vendredi 4 avril 2014

Etape 2: les rencontres avec l'équipe chirurgicale

Bon maintenant que je sais que je vais être opérée, j'ai choisi de le faire à l'hôpital René Huguenin de Saint-Cloud. Histoire d'être bien prise en charge (quoi de mieux que l'Institut Curie pour un cancer?) et d'être près de ma famille.
Donc il me faut maintenant rencontrer toutes les personnes qui s'occuperont de moi ces prochains temps. Et puis chacun m'explique son rôle et ce qui va m'arriver.

Bon je vous épargne les rendez-vous (1 à 2 par jours pendant une semaine). Je commence à connaitre les couloirs par cœur. Et le trajet pour m'y rendre en transports en communs, je pourrais désormais le faire les yeux fermés. C'est le côté un peu chiant et surtout fatiguant. De l'attente, beaucoup d'attente. Je vous conseille si ça vous arrive un jour de venir avec un livre, des mots croisés, une console portable, enfin n'importe quoi pour tromper l'attente!

En premier j'ai rencontré le médecin spécialiste qui chapote mon dossier. C'est elle qui est en charge de la coordination de tous les maillons de la chaine. Elle qui est en charge de la mise en place de mon traitement.
Comme tous ceux que j'ai rencontré, elle parle de mon âge, et du fait que j'ai un cancer bifocal. Donc on confirme l'ablation du sein, mais aussi on ne va pas m'enlever que le ganglion sentinelle pour analyse. Oups. Alors là ça j'aime pas trop. Je sais que le fait d'ôter la chaine ganglionnaire peut provoquer  le syndrome du gros bras, ou "lymphœdème" (beurk encore un nom bien barbare). Et j'avoue que dans ma vie de tous les jours j'ai bien besoin de ce bras là moi!
Elle m'annonce aussi dans la foulée que bien que je ne sois qu'en phase 2 d'un cancer qui n'est pas un cancer invasif, je vais devoir subir une chimiothérapie.
Aie, le mot que je ne voulais pas entendre. Je me voyais déjà n'avoir que des rayons et puis reprendre une vie normale dans 6 mois. Il va me falloir un peu plus de patience.
Mais bon si je perds mes cheveux je pourrais enfin avoir une perruque blonde platine comme j'en ai toujours rêvé. Ca c'est plutôt une bonne nouvelle finalement. Et puis si j'ai une chimio je vais être en arrêt maladie un peu plus longtemps. Donc plus de temps pour lire. Moi qui rêvais d'être coincée chez moi pendant 1 an pour avoir le temps de lire tout ce qui s'entasse dans ma bibliothèque, sur ma table de nuit et autre... me voilà servie.

Mais attention, il ne faut pas croire que la nouvelle s'arrête là. Oh non! Elle me prends un rendez-vous avec une spécialiste de la fertilité. Pourquoi? Parce qu'on ne connait pas bien l'impact de la chimiothérapie sur la fécondité. Il existe apparemment 1 risque sur 10 pour que le traitement me rendre stérile. D'un coup, moi qui ne voulait pas d'enfant je panique. Ce n'est pas la même chose de ne pas vouloir d'enfant et de ne pas pouvoir en avoir. Il y a un choix qui nous est retiré. Robin Scherbatsky l'avait très bien exprimé dans un épisode d'How I Met your mother.
Donc là on me propose plusieurs possibilités pour la préservation de mes ovocytes. Facebook avait finalement bien calibré ses publicités en me proposant ces techniques tout l'été!
On peut donc m'injecter des hormones après l'opération, histoire de faire murir plusieurs ovules avant de les prélever. Ensuite on les congèle.
Sinon il existe une nouvelle technique qui consiste à prélever des ovules non mûrs et de les faire vieillir (comme du bon vin) en laboratoire. Mais pour le moment c'est une technique sur laquelle il n'y a pas assez de recule. Donc elle m'est conseillée sans l'être vraiment. Pourtant j'avoue que si je peux éviter les shoot d'hormone je suis preneuse. Déjà que je ne peux pas échapper à l'aspirateur! Brrr.
Bon finalement si on prenait le risque? 10% ça fait pas grand chose non? Si 90% des femmes qui ont eu un cancer du sein ont ensuite un enfant naturellement je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas aussi.
D'autant plus que la spécialiste annonce aussi que normalement je dois attendre entre 3 et 5 ans après le traitement pour mettre en route un bébé. La barbe. Je vais être une vieille maman!

La rencontre que j'attendais le plus c'était celle avec le chirurgien. Enfin j'allais savoir la date de mon opération! Maintenant que je savais à quelle sauce j'allais être mangée j'allais savoir quand on me mettrais au four!
Soulagement de savoir que ça serait une semaine plus tard. Ce truc tout pourri qui est en moi va être retiré! Cool!
Il m'a aussi expliqué qu'il installerai l'entrée pour le cathéter qui me servirait à recevoir la chimiothérapie. Tant qu'a faire autant tout faire en une fois, moi ça me va très bien!
Et puis il m'a expliqué ce qu'il allait m'enlever. Les ganglions, le sein. Une cicatrice en longueur, en attendant une reconstruction à envisager à partir de 2016, soit 1 an après la fin des traitements. Pour le moment ça me semble loin. Mais c'est une étape que j'envisage très sérieusement, et qui, j'en suis certaine, viendra beaucoup plus vite que prévu.
Mais à part ça pas beaucoup d'informations supplémentaires....
Ensuite rencontre avec le charmant interne qui sera chargé de mon anesthésie. Apparemment ma décontraction et mes blagues l'on fait marrer. Tant mieux. Vu qu'il fallait que je parle de mes allergies, qui sont dû à je-ne-sais-quoi il fallait bien rire un peu. Par contre malheureusement la marijuana n'est pas un produit qu'il accepte de me donner pour dormir la veille de l'opération. Si je veux j'aurais un somnifère. Moi qui voulait une méthode plus naturelle...

La vraie rencontre intéressante et constructive fut celle avec l'infirmier de chirurgie. Grace à ses explications j'ai très bien compris dans quel état j'allais me réveiller et ce qui allait se passer par la suite.
J'aurais donc 2 drains à mon réveil, dont 1 me sera retiré très rapidement. Je vais devoir garder le 2nd entre 7 à 10 jours après l'opération. J'aurais un joli sac pour transporter le bocal en plastique qui se trouve au bout. Je serais alors à la pointe de la mode.
Il m'a fait des schémas pour les pansements, la cicatrice et tout. Super. J'ai pu voir à quoi ressemblait les prothèses que l'on met dans le soutien-gorge. Vu le poids, finalement je ne pencherais pas!
C'était vraiment un rendez-vous très intéressant.
Et rassurant aussi. Finalement le syndrome du gros bras qui me faisait si peur peut très facilement être évité. Il me faudra faire tout un tas d'exercice de gymnastique des bras pour aider la lymphe à circuler plus aisément. Il faudra aussi que je fasse attention en portant des charges lourdes au début, le temps pour mon bras de s'habituer à sa nouvelle condition. Mais j'aurais le droit de reprendre le roller derby!!! Ca c'est la nouvelle qui me met vraiment en joie. Il faudra que je fasse attention, surtout dans les premiers temps. Surtout ce qui est important, c'est d'éviter les blessures, genre coupures, égratignures et autres qui pourraient provoquer une infection. Car, en effet, sans les ganglions nous sommes plus vulnérables aux infections. Bon bah je regarderais pour acheter des jolis gants pour travailler sans me couper sur les cartons!

Je vais avoir un look trop sexe au début avec mon petit sac à main! Après ça sera les cheveux, puis le gant pour travailler. Une vraie gravure de mode sur le long terme!

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